La pollution de l’air, un enjeu important pour la santé publique
Une évaluation quantitative d’impact sur la santé (EQIS), réalisée par Sante Publique France entre 2016 et 2019, a conclu que, chaque année, environ 40 000 décès seraient dus à une exposition aux particules fines pour les personnes âgées de 30 ans et plus. Selon ce rapport, l’exposition à la pollution de l’air ambiant a pour conséquence une diminution de l’espérance de vie de 8 mois environ pour ces mêmes personnes. Cette mortalité représenterait environ 7% du total des décès en France. Elle aurait donc légèrement diminué depuis la période 2007-2008 pendant laquelle elle équivalait à 9% de la mortalité globale française.
Il a été possible de démontrer les effets néfastes de la pollution de l’air en étudiant l’impact du confinement du printemps 2020. Ainsi, pendant cette période, la mortalité associée à la pollution atmosphérique a diminué. Ceci est principalement imputé à la réduction de la concentration en oxydes d’azote dans l’air sachant qu’ils sont surtout produits par le trafic routier. La réduction du taux de dioxyde d’azote (NO
Cependant, comme de multiples sources occasionnent la production de ces particules, leur baisse a été plus modérée durant le confinement. Face aux résultats de ces études, plusieurs actions sont en cours au niveau national comme la réduction des émissions de gaz à effet de serre pour le secteur industriel, la baisse du trafic dans les zones urbaines et la mise en place de bonnes pratiques agricoles permettant de diminuer les émissions d’ammoniac.
Il est également important d’accélérer la rénovation thermique des bâtiments et d’augmenter l’utilisation des énergies renouvelables pour contribuer à la réduction de la pollution atmosphérique. Développer la production d’énergie zéro carbone est une nécessité qui peut être atteinte par des projets menés par les gouvernements (barrages hydroélectriques, centrales marémotrices, géothermiques, parcs éoliens en mer ou sur terre) ou même par l’action des particuliers comme des entreprises ou des collectivités (installation de panneaux photovoltaïques sur les habitations et les bâtiments professionnels, centrales citoyennes).
Une plus grande place pour les énergies renouvelables est-elle envisageable ?
En France, la production d’électricité dépend à 70,6% des centrales nucléaires en 2019. Outre la problématique de la gestion des déchets radioactifs, l’industrie nucléaire présente également des faiblesses au niveau même de ses installations.
Ainsi, en 2022, environ 20% de la production nucléaire habituelle ne va pas être assurée à cause de l’arrêt de 10 réacteurs parmi les 56 fonctionnant en France. De plus, sur ces 10 réacteurs non opérationnels, 5 le sont en raison de problèmes imprévus de corrosion. Le secteur nucléaire en France est donc soumis à d’importantes contraintes techniques qui font diminuer la quantité d’électricité produite alors même que le nucléaire est la première source énergétique de l’hexagone. Quant aux énergies fossiles, leur prix reste très volatile et largement influencé par les différentes crises au niveau mondial.
Par exemple, si la demande mondiale en pétrole a fortement chuté pendant la pandémie de Covid-19, il est probable qu’elle atteigne son niveau d’avant la crise d’ici fin 2022 selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Un pic de demande avait été enregistré fin 2021, juste avant le début de la crise. Selon l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole), il devrait être possible de répondre sans problème majeur à la demande.
Cependant, l’AIE reconnaît que la limitation du réchauffement climatique nécessite des efforts difficiles à réaliser de la part des pays afin d’emprunter la voie de la neutralité en carbone. Pour atteindre cet objectif, l’AIE préconise qu’aucun nouveau chantier d’exploitation minière ou pétrolière ne soit débuté à partir de 2022. Elle encourage également les gouvernements à interdire la vente de voitures thermiques à partir de 2035.
Quant au prix du gaz, il est aussi impacté par l’actualité géopolitique mondiale. En France, la majorité de l’importation de gaz provient de Norvège (36% en 2020) et d’autres pays (22%). La Russie fournit 17% du gaz tandis que l’Algérie et les Pays-Bas représentent 8% chacun des importations, le Nigéria 7% et le Qatar 2%. Les efforts afin de diminuer l’importance des énergies fossiles pour les consommateurs et industriels français ont déjà débuté. La France a réussi à diminuer de 20% ses émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2019 mais cette tendance doit se continuer afin de réduire les changements climatiques et la pollution atmosphérique.
Cette réduction est majoritairement attribuable aux secteurs de l’industrie manufacturière et énergétique. En 2018, 70% des émissions de gaz à effet de serre (GES) provenaient de l’utilisation de l’énergie avec 30% liés au secteur des transports et 19% au tertiaire et au résidentiel. Les GES sont donc majoritairement créés suite à la combustion des énergies fossiles (gaz, charbon, pétrole et ses dérivés) dans les transports, dans les équipements de chauffage et dans l’industrie.
Toutes ces données nous forcent à réfléchir pour réduire la dépendance aux énergies fossiles. La santé de tous les habitants se trouvera améliorée avec un mix comptant plus d’énergies renouvelables. De plus, les entreprises réduiront leurs risques de trésorerie en cas de flambée telle qu’elle se produit en ce moment. Sans parler des particuliers qui verront leur facture d’énergie se limiter à un montant plus raisonnable.