Le nucléaire, la première source d’énergie primaire en France
La première source de production et de consommation d’énergie en France est le nucléaire qui représente environ 70,6% de l’énergie totale produite annuellement (en 2019). Les autres sources d’énergie sont ensuite : hydraulique (11,2%), thermique à flamme (7,9%), éolien (6,3%), solaire (2,2%) et bioénergie (1,8%). Afin de produire cette énergie nucléaire, 56 réacteurs sont répartis dans l’hexagone : 4 de 1450 MW, 20 de 1300 MW et 32 de 900 MW. Pour avoir une idée du ratio entre production et consommation, il faut savoir qu’un réacteur de 900 MW produit en moyenne 500 000 MWH par mois. Cela couvre les besoins énergétiques d’environ 400 000 foyers. Les différentes centrales françaises sont réparties sur le territoire de la manière suivante : Hauts-de-France (Gravelines, Palluel), Normandie (Flamanville, Penly), Grand-Est (Chooz, Cattenom, Nogent-sur-Seine), Centre-Val de Loire (Dampierre, Belleville-sur-Loire, Chinon, Saint-Laurent-des-Eaux), Auvergne-Rhône-Alpes (Bugey, Cruas, Saint-Alban, Tricastin), Nouvelle-Aquitaine (Blayais, Civaux) et Occitanie (Golfech). La Nouvelle-Aquitaine produit quant à elle 11%, les Hauts-de-France 9% et l’Occitanie 4,3%.
En 2019, 4 régions assuraient la production de 80% de l’énergie nucléaire française : Auvergne-Rhône-Alpes (22,4%), Grand Est (21,8%), Centre-Val de Loire (19,2%) et Normandie (17,6%).
En 2021, le nucléaire représente 70% des emplois directs cumulés de toutes les filières industrielles de production énergétique en France. En plus de 220 000 emplois direct et indirects, la Société française d’énergie nucléaire (SFEN) comptabilise également 190 000 emplois dits induits. Ceux-ci participeraient à la vitalité des territoires, en particulier des zones rurales ou désindustrialisées.
Concernant la matière première nécessaire pour faire fonctionner les centrales nucléaires, l’uranium, la France s’alimente grâce à des importations. 52% de l’uranium importé provient de 3 pays appartenant chacun à un continent différent : Niger (24%), Canada (15%) et Kazakhstan (13%). Plusieurs autres pays fournissent l’autre moitié des importations parmi lesquels l’Australie à hauteur de 8%.
La problématique de la gestion des déchets ultimes et des réacteurs à l’arrêt
Les déchets radioactifs ultimes sont ceux qui ne peuvent pas être traités en l’état actuel des connaissances technologiques et des conditions économiques. Ils proviennent essentiellement des centrales nucléaires et des usines permettant la fabrication et le traitement du combustible nucléaire. Ils sont classifiés en fonction de leur niveau de radioactivité (en becquerels par gramme ou par kilogramme) et leur période radioactive (ou demi-vie), c’est-à-dire le temps nécessaire à la division par 2 de l’activité radioactive initiale. Selon le niveau de radioactivité et la nature des déchets, certains traitements leur sont appliqués : compactage, incinération, fusion et vitrification.
La question du devenir des déchets ultimes, c’est-à-dire ceux ne peuvent plus être valorisés, est encore aujourd’hui non totalement tranchée.
Les déchets restants suite aux traitements sont conditionnés dans des emballages différents selon leur nature et les risques potentiels. Des conteneurs en acier inoxydable contiennent les 10% de déchets les plus radioactifs et sont entreposés à la Hague, dans l’usine Orano. Il est légalement prévu qu’ils soient transférés dans le Centre industriel de stockage géologique (Cigéo). Ce centre devrait ouvrir en 2035 et prévoit des alvéoles creusées à 500 mètres sous terre pour y conserver les conteneurs. L’objectif du stockage profond est de protéger les hommes et l’environnement de ces déchets radioactifs (uniquement français) qui vont rester dangereux pendant plusieurs milliers d’années.
Il est important de savoir que la production nucléaire prévue par EDF en 2022 a été réduite car plusieurs réacteurs sont arrêtés et la durée initiale prévue pour cette interruption de fonctionnement devrait être prolongée. Les prévisions sont de 300 à 330 TWh au lieu de 330 à 360 TWh. Environ 20% de la capacité nucléaire française n’est plus disponible à cause de l’arrêt de 10 réacteurs sur 56 et parmi eux, 5 ont des problèmes de corrosion au niveau du système de sécurité.
Les réacteurs concernés sont les 4 de Chooz (n°1 et n°2) et de Civaux (n°1 et n°2) ainsi qu’un des réacteurs de Penly (n°1). Ces 5 équipements présentent le même problème de corrosion sous contrainte. La difficulté est de savoir si d’autres réacteurs français sont concernés par ce problème. Pour cela, Energis est en train de vérifier les enregistrements de contrôle réalisés sur les réacteurs. Afin de compenser ces arrêts de centrales nucléaires, même s’ils sont temporaires, il existe des solutions de plusieurs types.
Tout d’abord, la production française d’énergie est supérieure à sa consommation, ce qui explique pourquoi la France est un des premiers pays exportateurs d’énergie en Europe. Cependant, les différents arrêts de réacteurs nucléaires amènent mécaniquement une réduction de la quantité d’énergie à exporter. Ensuite, de nouvelles sources de production d’énergie sont prévues d’ici 2025. Selon le Réseau de transport d’électricité (RTE), les énergies renouvelables devraient alors représenter 30% de la production (soit une hausse de 10% par rapport à 2019).
Cette augmentation sera principalement due au développement de l’éolien terrestre et maritime ainsi qu’au triplement du parc photovoltaïque. Une autre nouvelle source d’énergie est la centrale à gaz de Landivisiau, mise en service au printemps 2022. Enfin, l’EPR (European pressurized reactor/Evolutionary power reactor) de Flamanville devrait entrer en service en 2023 selon EDF, après un démarrage de chantier en 2007. Initialement prévu pour 5 ans et un coût de 3,3 milliard d’euros, le projet devrait donc s’achever en 15 ans et revenir à 19 milliards d’euros.
Si le nucléaire reste à ce jour une source d’énergie incontournable les problèmes de maintenance et déchets restent permanents et doivent être considérés pour les centaines de milliers d’années qui arrivent.
Or c’est aujourd’hui que la nécessité d’agir devient plus qu’urgent. Augmenter la production des énergies renouvelables est possible, même pour un particulier.
C’est aujourd’hui qu’il nous reste des possibilités de renverser la vapeur sans perdre la qualité de vie que l’énergie nous procure.