Concrètement que veut dire le mix énergétique ?
L’offre énergétique en France se compose de différentes sources d’énergie dédiées au transport, aux bâtiments ou encore à l’industrie. La production d’électricité occupe une grande part de l’utilisation de ces ressources représentées par les énergies fossiles, le nucléaire mais également les énergies renouvelables.
Selon les chiffres publiés par le Ministère de la Transition écologique, les proportions évoluent d’année en année. De nouvelles règles sont établies en fonction des financements accordés par le législateur. En 2020 par exemple, les pourcentages liés au mix énergétique s’établissaient comme suit :
- produits pétroliers raffinés : 41%,
- électricité nucléaire et énergies renouvelables électriques : 25,1%,
- gaz naturel : 19,9%,
- Énergies renouvelables thermiques et déchets : 10,1%,
- chaleur commercialisée : 2,5%,
- charbon : 0,7%.
Deux dates à retenir
Jusqu’en 1973, le nucléaire était minoritaire. Il représentait 9% de la production primaire d’énergie. Avec l’augmentation du nombre de centrales, la proportion a atteint 75% en 2020, puis a légèrement baissé en 2021 avec l’arrêt de certains réacteurs et la fermeture de la centrale de Fessenheim.
Concernant les énergies fossiles, l’extraction de charbon et de gaz naturel est en forte baisse depuis les années 2000. À l’inverse, la production d’énergies renouvelables avec des technologies comme l’éolien, le biogaz, les biocarburants, le solaire thermique et photovoltaïque est en progression constante.
Dans le cas précis de la production d’électricité en 2020 :
- le nucléaire reste en tête avec 67,1%,
- l’hydraulique fournit 13% des besoins totaux,
- l’éolien produit 7,9%,
- le thermique représente 7,5%,
- le solaire met à disposition 2,5%,
- les bioénergies restent en berne avec 1,9%.
Pourquoi tendre vers une plus grande utilisation des énergies renouvelables ?
L’objectif de la France est d’aller vers une énergie plus décarbonée, donc de diminuer son empreinte carbone et l’impact de la production d’énergie sur l’environnement, le réchauffement climatique et la destruction des écosystèmes. Ce but ultime passe par un profond remaniement des techniques de production et de traitement existantes.
La volonté de l’État était de produire au moins 23% de l’énergie totale grâce au développement durable et à la transition écologique à l’horizon 2020. Ce pourcentage n’a pas été atteint. Pourtant, de gros progrès ont été réalisés avec un dessein ambitieux à la clé : arriver à la neutralité carbone à l’horizon 2050 partout en France.
Appelée PPE (Programmation Pluriannuelle de l’Énergie), cette politique écologique fixe différentes priorités d’actions et est appelée à être révisée régulièrement. L’enjeu porte sur divers domaines dont :
- l’arrêt total des centrales à charbon (considérées comme extrêmement polluantes),
- 40% de la production d’électricité assurée par les EnR (toutes catégories d’énergies renouvelables) dès 2030,
- pas plus de 50% d’électricité produite par des centrales nucléaires, sachant que 18 centrales nucléaires sont actuellement exploitées en France (avec la mise en fonctionnement de 56 réacteurs à eau pressurisée).
Une augmentation constante des énergies renouvelables sur le territoire national aura pour effet d’améliorer le mix énergétique et de revenir à un monde plus propre. Des mesures sont prises en ce sens, notamment pour le développement du photovoltaïque et du parc éolien.
Poussée par la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC), la France a pu respecter plusieurs points fondamentaux pour le respect de l’environnement, le premier étant une baisse conséquente des émissions de gaz à effet de serre, plus basses encore que les prévisions.
En d’autres termes, la majorité des objectifs fixés par la SNBC et la programmation Pluriannuelle de l’énergie a été respectée même si le bilan carbone de 2020 est mitigé. Il faut savoir que la France est le seul état de l’Union européenne à être resté sous le seuil fixé par les institutions avec 19,1% de consommation d’énergies renouvelables sur la consommation finale brute d’énergie, au lieu de 23%. Ce résultat est notamment dû aux confinements répétés et à l’arrêt net des chantiers sur plusieurs périodes.
Et en 2022, où en est la France ?
Selon le gestionnaire de réseau RTE, le parc nucléaire de la France métropolitaine a produit 360,7 TWh en 2021, un chiffre supérieur à 2020 mais en baisse par rapport à 2019. Cette hausse est en partie due à la reprise des activités tous secteurs confondus et notamment à la forte demande du secteur industriel. La sidérurgie a par exemple utilisé à elle seule 20% de la production totale.
La production du parc nucléaire en France en 2021.
En termes de production ?
En 2021, la production d’électricité totale s’élève à 522,9 TWh, soit 2,7% de moins qu’en 2019 mais 4,5% de plus qu’en 2020. Le parc nucléaire a fourni 69% de cette électricité malgré l’arrêt de certains réacteurs dû à des maintenances.
Concernant les énergies fossiles, la forte hausse du prix du gaz fin 2021 a conduit à produire plus d’électricité avec les centrales à charbon. La baisse reste toutefois importante par rapport à 2019 : -8%.
Si les éoliennes et les énergies hydrauliques ont été moins productives suite à des conditions météorologiques défavorables, le solaire photovoltaïque a réalisé de très bons chiffres grâce à l’augmentation des installations garantissant une production supplémentaire de 2,7 GW (Giga Watts), soit une augmentation de 13% par rapport à 2020.
Et des gaz à effet de serre ?
Toujours selon RTE, l’équivalent CO2 en 2021 est assez semblable à celui de 2019 : 18,8 Mt, pour une production d’électricité décarbonée s’élevant à un peu plus de 92%. Ce chiffre est particulièrement encourageant puisque l’intensité carbone du mix énergétique de la France est l’une des plus faibles au monde : jusqu’à 6 fois moins que dans la plupart des pays européens.
Le point qui inquiète concerne le prix de l’électricité : le montant du MWh est passé de 32,2 € en 2020 à 109,2 € en 2021. Cette forte hausse est due à la part d’importation et à l’interconnexion des systèmes électriques européens. Une production locale d’énergie renouvelable permettrait donc une plus grande autonomie et une meilleure stabilité des prix pour le consommateur.